Place des Vosges

En 1559, Henri II blessé dans un tournoi, fut emmené à l'Hôtel des Tournelles où il décéda. Catherine de Médicis décida pour cette raison de le détruire. Henri IV décide en 1605 de faire construire une place pour y installer, à l'origine, des manufactures de soie. Les travaux sont achevés en 1612. La place est composée de 36 pavillons (9 de chaque côté). La place devient rapidement très courue pour près d'un demi-siècle et les gens de la Cour se font construire de somptueuses demeures dans le quartier du Marais.

Evidemment déchue de son nom initial de Place Royale pendant la Révolution et nommée en 1792 "Place de l'Indivisibilité", cette place prend en 1800 le nom du premier département à s’être acquitté de ses impôts, les Vosges. A partir de la Restauration, elle reprend son nom de place Royale. Ce n’est qu’avec la IIIème République qu’elle est définitivement appelée place des Vosges.

Les façades sont réalisées en stuc brique (plâtre d'extérieur teinté en rouge brique avec des joints creusés puis remplis en blanc) sur de la vraie brique. Cette solution a été retenue parce que le stuc brique permet une qualité d'aspect et de tenue que ne permettait la brique support d'assez piètre qualité. Les encadrements et les jambes sont en pierre.

Par ailleurs, les arcades qui courent tout autour de la place possèdent des voûtes en fausse brique séparée par des nervures en fausse pierre.

Aparté technique : le Stuc Brique

Il s'agit d'un plâtre ou d'un plâtre & chaux teinté dans la masse en rouge (ici de l'Enduit de Montmorency).

Il est mis en oeuvre sur une épaisseur de 1 cm à 3 cm (dans les stucs anciens, il était souvent en faible épaisseur sur un renformi épais blanc, de façon à économiser le pigment) et fini par coupage à la berthelet.
Quelques jours après (au moins 48 heures pour éviter les épaufrures), les joints sont creusés au chemin de fer.
Puis ces joints sont remplis en plâtre & chaux blanc sans soucis de ne pas déborder.
En effet, l'ensemble de la surface est ensuite "ravalée", c'est à dire "épluchée " sur 1 mm d'épaisseur. Les joints resortent alors parfaitement nets.

Note 1 : la technique des stucs pierres à joints blancs est exactement la même : seules la couleur et la peau changent.

Note 2 : la largeur et la disposition des joints jouent un grand rôle dans l'aspect final : ils variaient beaucoup suivant les époques. Ils permettent parfois même de dater la façade.

Note 3 : video de mise en oeuvre