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"Cours d'architecture" Augustin-Charles d'Aviler

pp. 215 (légèrement transcript)


De la liaison des pierres

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Le plâtre est une matière fort nécessaire, et qui contribue le plus à la propreté et à la durée de nos bâtiments : ses bonnes qualités sont d'être bien cuit, blanc, gras, et point éventé : Le meilleur se fait à Montmartre près de Paris. Il y a aussi plusieurs autres carrières où le moilon se trouve propre pour cet effet : cependant ce moilon quoique bien gissant n'est pas bon pour les fondations, parce qu'il se mouline et se pourrit à l'humidité. Le plâtre sert pour la liaison, pour les crépis, enduits et ravalements : on l'emploie ou gros, ou au panier, ou au sas selon les divers ouvrages, le hale le fait mieux sécher ; quand le plâtre pur est sec, il est d'une dureté extraordinaire, comme on peut le remarquer aux tuyaux et languettes de cheminées qui subsistent quoique fort minces. Le plâtre est sujet à se gercer et à se fendre lorsqu'il est employé dans la gelée, et qu'il ne sèche pas à loisir, ou bien lorsqu'il n'est pas travaillé de suite, et avec l'art que la pratique enseigne. On mesure à Paris le plâtre au muid qui fait 36 .sacs ou 3 .voyes.
Au defaut du plâtre on se sert de stuc, particulièrement en Italie, autant pour les saillies d'architecture que pour les figures et les ornements de sculpture : mais il n'est propre que pour les dedans, aussi ne s'emploie-t-il ici qu'à la sculpture : pour faire une figure, on commence par l'âme ou le noyau avec un mortier composé d'un tiers de chaux et de deux tiers de sable de rivière, ou de poudre de brique en pareille quantité, ce qui fait un ciment assez dur : et on achève ensuite la figure sur cette âme avec un mortier d'un tiers de chaux vieille éteinte, et de deux tiers de poudre de marbre blanc ; ce qui est proprement le vrai stuc qui se travaille avec l'espatule, la brosse, et quelques linges rudes pour finir. Cette matière se conserve longtemps comme il paroît en plusieurs édifices antiques, où sont restés des ornements de stuc depuis plusieurs siècles.
Il y a encore des mortiers de moindre qualité et consistance que ceux dont il est parlé ci-dessus, mais dont on ne se sert que par épargne, ou parce que les matières ne se rencontrent pas pour les faire aussi bons que les autres ; le moindre est celui de terre franche détrempée avec de l'eau, ou de terre jaune avec un peu de paille hâchée, et quelque peu de chaux, on nomme ce mortier, de la bauge. Il se fait aussi du mortier de chaux et de sable blanc, au lieu de plâtre, pour les enduits et ravalements, comme à Fontainebleau. Il n'y a que la nécessité qui doive contraindre de se servir de ces sortes de matières.

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et en version complète : Traité d'Architecture de D'Aviler

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